MUSIQUE DE CHAMBRE
Globalement, on ne trouvera pas dans ces ouvrages-là le souffle des grandes fresques. Mais plutôt l’esprit des miniatures et des haïku. On trouvera ici de petits mondes poétiques, témoins précieux de tels moments de vie, de telle saison du coeur. Les formes sont brèves et la prise de parole concise, comme il convient à des micro-récits concentrés, expurgés autant que possible du bavardage superflu. Cinquante secondes d’un récit authentique seront toujours plus saisissantes que de longues minutes convenues, verbeuses et artificiellement déployées.
Nonette I est une composition de jeunesse, composée alors que j’étais étudiant et que je travaillais sur des principes minimalistes. Vingt ans plus tard, elle a été rejointe par Nonette II.
Menorah. 7 courts mouvements pour 12 solistes, surgis dans la crispation du coeur après les événements barbares du 7 Octobre 2023 en Israël.
J’imaginais une pièce dodécaphonique en quatre mouvements dument développés. Finalement, c’est un diptyque sobre et concis qui est arrivé. Neshamah est une sorte de petit jardin ordonné. Une miniature où l’équilibre des matériaux musicaux se conjugue à la concision formelle.
Un ensemble de fragments contrapuntiques imaginés dans les années 1996-1998, parmi mes premières compositions.
Principe traditionnel de la chaconne, la mise en boucle d’un thème très simple dans l’ADN duquel se tisse une série de variations. Evidemment, le matériaux tend à se densifier, se dynamiser et se complexifier au fil du temps en n’oubliant pas de solliciter les qualités expressives de l’instrumentiste engagé dans un chaleureux rapport de force avec le violon.
Pièces en duo, en trio, en quatuor… occasions variées et éphémères.
Un cycle pour 7 clarinettes, 1 contrebasse et percussions composé pour une pièce de théâtre défendue par une troupe d’enfants d’une école primaire dans l’Essone. La commande nécessitait diverses atmosphères dans l’esprit de numéros de cirque traditionnels : clowneries burlesques, défilé surréaliste, acrobaties gracieuses, moments mélancoliques ou comiques…
Un moment ludique et d’allure raisonnablement néoclassique pour 7 instruments à vent.
Etudes harmoniques, collages de fragments contrapuntiques, je ne savais pas trop où tout cela allait m’emmener. Finalement, les idées éparpillées ont engendré un quatuor à cordes.
Les Territoires Disparus, je les ai souvent arpentés le long de ma mémoire, là où le souvenir du passé engendre des échos d’amours, de tendresses et d’enthousiasmes. Cependant, la mémoire charrie des matières insaisissables, liquides, voire gazeuses… ce qui semble demeurer en nous n’a finalement rien d’une réalité solide, fixée. La mémoire raconte un monde étrange et chimérique : ce qui y est formé y est aussi par principe déformé, transformé… Les images, les sons, les odeurs, les ressentis multiples de l’esprit semblent dériver dans l’espace et le temps à mesure que l’on vieillit, et cela interroge notre identité-même.
A l’instar des Territoires Disparus – les Carnets de Déconfinement juxtaposent les monologues mémoriels et existentiels de ce ” JE”, fragile et éphémère voyageur en ce monde. Le “JE” d’une métamorphose paradoxale, tout à la fois en voie d’apparition et de disparition constante.